La seule réunion publique de la concertation en cours sur le projet de téléporté entre Oncopole, CHU et université a suscité de l’intérêt, bien des questions et quelques réponses.
«Être téléporté de l’Oncopole au CHU et à l’Université en 10 minutes, science-fiction ou futur possible ?». C’était le thème de la seule réunion publique organisée jeudi soir dans le cadre de la concertation en cours sur le projet de téléphérique urbain. Une petite centaine de personnes y assistait, après qu’une première réunion a été annulée suite aux événements du 13 novembre. Des habitants et représentants d’associations de Rangueil, Pech David ou Pourvourville étaient en nombre, avec une délégation de lycéens de Bellevue, intéressés par un projet qui suscite, semble-t-il, beaucoup moins de rejet, voire de moqueries qu’au début, mais plutôt un désir de concertation et surtout des réponses précises.
À part un riverain très sceptique estimant que le téléphérique allait contribuer à engorger un peu plus le trafic auto à Rangueil, et réclamant plutôt des aménagements routiers, les autres intervenants posaient de vraies questions : combien ça va coûter ? Quel financement ? Y aura-t-il du parking à la station CHU ? Et à l’Oncopole ? Combien de pylônes ? La capacité sera-t-elle suffisante pour absorber les reports du métro à Basso Cambo (question de Joël Carreiras, ex-président de la Smat, qui se félicitait de l’avancée du projet) ? Pourquoi ne pas relier directement Basso Cambo à Montaudran plutôt que par étapes ? Y a-t-il danger avec les ballastières ? Pourra-t-on transporter des lits médicalisés ? Un lycéen de Bellevue «trouvait le projet intéressant» mais rappelait «l’opposition de principe des lycéens au survol de l’établissement».
Jean-Michel Lattes (président du SMTC), Francis Grass (président de la Smat) et Cyril Ladier, chef de projet aérotram) s’employaient à répondre.
Jean-Michel Lattes ne s’engageait pas sur le coût, «l’équivalent du prix d’une ligne de bus moyenne (…) le financement de la première tranche est intégré dans le budget Tisséo».
Cyril Ladier parlait de 5 à 15 pylônes suivant la technique utilisée (trois câbles ou mono) et de plusieurs variantes de tracés et de sites pour les trois premières stations (Oncopole, CHU, UPS).
Francis Grass évoquait un «coût d’exploitation inférieur à celui d’un bus», «un débit équivalent à celui d’un tram» et la «faisabilité avérée du maillon Basso Cambo suite à une étude ad hoc ».
Un ange passa lorsque furent évoquées les 5 000 tonnes de nitrocellulose immergées en bord de Garonne qui seront survolées par les cabines, sans aucun risque de danger, selon la DGA (direction générale de l’armement).
On précisa que le transport de fret médical (et de vélos) serait possible, pas celui des patients alités. Le projet, s’il est acté par le SMTC, devra soigner la concertation à venir.
Un projet en plusieurs étapes
Le téléporté pour franchir la Garonne et la colline de Pech David (un dénivelé de 100 m) porté par l’équipe de Pierre Cohen à Tisséo a été repris par Jean-Michel Lattes, mais «revu».
Initialement nommé aérotram, le téléphérique urbain, au-delà du changement de nom, pourrait désormais être réalisé en deux, voire trois temps.
D’abord, le maillon central (et initial) entre Oncopole, CHU de Rangueil et Université Paul-Sabatier, avec connexion à la ligne B du métro (à UPS),
puis un maillon Ouest reliant Basso Cambo (et la ligne A du métro)et une tranche Est vers Montaudran (et la future 3e ligne).
La fréquentation serait de 7 000 voyageurs/jour pour le maillon central (l’équivalent d’un bus), de 20 000 pour l’ensemble (comme un tram).
Le service en continu de 5 h 15 à 0 heure avec une cabine (35 personnes) chaque minute et demie ou toutes les 2 minutes.
Il faudrait 10 minutes pour passer d’Oncopole à Rangueil contre une demi-heure en voiture et trois-quarts d’heure en bus actuellement.
Le coût du projet est estimé entre 44 et 63 millions d’€ selon la solution technique retenue (monocâble ou tri câble), pour le maillon central.
Le constructeur choisi sur appel d’offres devra concevoir, réaliser et assurer la maintenance.
Le service ne serait pas concédé au privé, selon Francis Grass.
Le chiffre : 2 020
date >de mise en service envisagée. Si le SMTC Tisséo décide d’acter le projet, l’appel aux entreprises se fera en 2016, l’enquête publique en 2017, la construction en 2018 et 2019 pour une mise en service envisagée début 2020.
« Le téléporté peut avoir un débit équivalent au tram, circule en site propre intégral comme le métro, pour moins cher qu’un bus ».
Francis Grass, président de la Société pour la Mobilité de l’agglomération toulousaine.