Le téléphérique accusera quelques mois de retard

https://www.ladepeche.fr/article/2018/06/15/2818398-retard-au-demarrage-pour-le-telepherique-toulousain.html

Publié le 15/06/2018 à 07:16, Mis à jour le 15/06/2018 à 09:49

De Paul-Sabatier à l’Oncopole en passant par Rangueil, le téléphérique
accusera quelques mois de retard avec une mise en service prévue à
présent vers la fin 2020.

Se rendre du métro Université Paul-Sabatier à l’hôpital Rangueil en
quelques minutes, puis franchir la Garonne jusqu’à l’Oncopole pour le
prix d’un ticket de métro, cela sera possible en 2020 grâce au
téléphérique qui placera Toulouse parmi les pionniers de ce nouveau
mode de transport urbain.

Mais les Toulousains devront patienter un petit peu plus que prévu
pour cela car le téléphérique accuse plusieurs mois de retard. En
décembre 2016, lorsque Tisséo Collectivités choisit le groupement
piloté par Poma pour construire la ligne, le syndicat des transports
en commun annonce une mise en service «début 2020». Puis il se heurte
à une vive contestation de la part de la communauté éducative du lycée
Bellevue qui l’amène à revoir le tracé.

Pendant cinq mois début 2017, le constructeur a planché sur des
solutions alternatives. Pendant cinq autres mois, jusqu’en octobre
2017, une concertation a été organisée jusqu’à obtenir un consensus.
Une dizaine de mois supplémentaires se sont donc écoulés
principalement dans le but de déplacer la station Paul-Sabatier du
lycée jusque de l’autre côté de l’avenue de Narbonne, près de l’entrée
du campus.

Lors de l’assemblée de Tisséo Collectivités du 22 novembre, Francis
Grass, président de Tisséo Ingénierie, maître d’ouvrage délégué,
évoquait d’emblée un retard «de quelques mois». Aujourd’hui, huit mois
après cette prévision, le pilote de l’opération confirme ce délai :
pas de téléphérique début 2020, avant les élections municipales donc,
mais plutôt vers la fin de l’année, si possible «avant la fin 2020»,
avance Francis Grass qui ne se fait pas plus précis car il compte bien
«gagner du temps». Sans faire cependant la moindre «impasse
technique», notamment sur la marche à blanc.

Risque de recours

Pour l’élu, ce retard «n’est pas du temps perdu». «L’absence de
consensus sur le tracé nous aurait exposés à des recours au moment de
la Déclaration d’utilité publique.»

Depuis le choix du nouveau tracé, des études supplémentaires ont été
engagées sur trois points : la configuration de la nouvelle station
Université Paul-Sabatier, les fondations de la station CHU de Rangueil
(dont l’emplacement reste identique, près de l’entrée de l’hôpital),
et le déplacement du garage atelier de l’Oncopole à Paul-Sabatier. «Ce
travail technique, observe Francis Grass, est quasiment terminé.» Le
design des stations tel qu’on pouvait le voir sur des images de
synthèse aurait également été modifié.

Parallèlement, la procédure administrative suit son cours. Le 4 juin,
Tisséo a déposé à la préfecture un dossier qui amorce le long
processus. L’objectif du syndicat des transports est d’approuver le
dossier de la Déclaration d’utilité publique à l’automne. Pour que
l’État déclenche l’enquête publique vers février. Le nouveau tracé
implique également un surcoût de «quelques millions d’€» dont le
montant fait l’objet d’une négociation entre Tisséo et le groupement
de constructeurs.

Ce sera le plus long de France

Lors d’une conférence de presse au Salon des Transports de Paris de
Poma, mercredi, la société française leader du transport par câbles
dans le monde, a évoqué le projet de téléphérique urbain
toulousain,qui, «avec une distance de 3 kilomètres et 3 stations, sera
le plus long téléphérique urbain de France». Poma a rappelé le prix du
contrat passé entre Tisséo-Collectivités et le constructeur, qui
assurera aussi la maintenance pour le futur téléphérique urbain
reliant Oncopole, Rangueil et Université Paul-Sabatier : «En France,
plusieurs villes se tournent vers POMA pour engager leur révolution en
matière de mobilité urbaine. Toulouse a signé (en janvier 2017) une
commande de 93 millions d’euros (hors taxes) dont plus de 30% alloués
à la maintenance sur 20 ans», a déclaré Jean Souchal, président du
Directoire de la société créée il y a 82 ans sur les sommets enneigés
de l’Alpe-d’Huez . En fait, la partie conception et construction est
chiffrée à 54,60 M€ (HT) exactement, le reste (38, 2 M€ HT) étant
consacré à la maintenance sur 20 ans. Avec une facture globale de
111,4 millions d’euros TTC, le marché du téléphérique est bien loin
des premiers chiffres avancés sur le projet : 44 M€ pour le projet
initial puis 80 M€ pour le projet envisagé par l’équipe Cohen en 2014.
La différence est constituée par la partie maintenance du contrat
(1,91 M€ par an) qui ne faisait pas partie du projet de départ. La
maintenance a été intégrée au marché afin de garantir la fiabilité
totale du système, indiquait, au moment de la signature, Francis
Grass, président de Tisséo-Ingénierie.

Le débit du téléphérique sera de 1 500 personnes par heure dans chaque
sens. Ce téléphérique urbain est un 3S (trois câbles) débrayable, une
technologie éprouvée sur de nombreuses installations dans le monde, a
indiqué POMA, qui emploie 1 113 personnes dont 680 en France sur ses
différents sites industriels.

Le chiffre : 35

places> Un demi-bus par cabine. Le téléphérique offre beaucoup
d’avantages : c’est de loin, en investissement et en fonctionnement,
le mode de transport le plus économique. En site propre comme le
métro, il ne connaît pas les bouchons et propose ainsi une qualité de
service comparable. Enfin, sa capacité est équivalente à celle d’un
tramway. Ses cabines de 35 places, soit un demi-bus, permettront de
transporter 7 000 voyageurs par jour.

Philippe Emery

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