Revue de presse

[Transportrail] Des RER dans les grandes villes : pas si facile…

Article du magazine TransportRail consultable en ligne

Des RER dans les grandes villes : pas si facile…

Une carence abyssale du réseau ferroviaire français

C’est un des crédos de la ministre des transports, en marge des Assises de la Mobilité tenues en 2017 et de différentes interventions, à l’Assemblée Nationale, au Sénat ou dans les médias. Le constat n’est pas faux, loin de là. Aucune grande ville française – hormis Paris – ne dispose d’un équivalent de RER adapté à sa taille évidemment, alors que dans nombre d’agglomérations comparables en Europe, existe un tel service. Mettons d’emblée le cas de Lille à part, du moins temporairement : du fait de la structure urbaine de la Région, c’est peut-être le territoire le moins éloigné d’un standard de desserte RER…

Le bilan est sans appel lorsqu’on va chez nos voisins européens, où les grandes métropoles en sont déjà dotées. Parmi les exemples, citons les cas déjà présentés par transportrail : Milan, Zurich, Vienne, Madrid et les projets en cours de réalisation de Genève ou en étude à Bâle.

240916_430-671francfort-hbf4

Francfort Hauptbahnhof – 24 septembre 2016 – Les grandes métropoles allemandes ont toutes leur réseau S-Bahn depuis au moins 40 ans. Forte fréquence, communauté tarifaire et imbrication étroite avec les réseaux urbains en font le succès, tout comme un matériel roulant taillé pour les hautes performances en accélération, freinage et échanges. © transportrail

220611_711FNM-milano-porta-venezia2

Milan Porta Venezia – 22 juin 2011 – La passante de Milan inspire souvent les lyonnais qui souhaitent promouvoir le développement d’un RER entre Rhône et Saône. Mais pour l’instant, la desserte ferroviaire périurbaine est minimaliste, au mieux à la demi-heure et souvent intégrée à des dessertes de maillage régional. © transportrail

Par conséquent, le train ne joue qu’un rôle très marginal, 1 à 2% tout au plus, dans les déplacements intramétropolitains. Les actions menées sont surtout destinées à gérer l’accès à la gare centrale ou à des gares intermédiaires à condition qu’elles soient desservies par un axe urbain structurant. On citera la création de la gare Jean Macé à Lyon (métro et tramway) ou de Fontaine d’Arlac à Bordeaux (avec le tramway), mais avec un rôle insignifiant dans la desserte interne : à Lyon, qui prend le train pour aller de Vaise à Jean Macé ?

Un RER hors de Paris, ça ressemble à quoi ?

D’abord, il faut s’entendre sur la notion de RER déclinée à une métropole française. Pas question de rames à 2 niveaux de 1300 places toutes les 2 minutes pour une capacité de 70 000 voyageurs par heure quand il s’agirait de transporter au mieux (à Lyon, Lille ou Marseille) 70 000 voyageurs par jour dans le meilleur des cas.

250911_20973+20529vitry

Vitry sur Seine – 25 septembre 2011 – Pour beaucoup, un RER, c’est d’abord cela : des rames ultracapacitaires à des fréquences très resserrées. Mais ce qui est valable dans une mégapole de 12 millions d’habitants est disproportionné dans une métropole d’un million ! © transportrail

Les bases d’une offre RER dans les grandes métropoles françaises seraient les suivantes :

  • une dissociation des offres périurbaines et de maillage du réseau de villes régionales pour proposer une capacité maximale et éviter d’impacter négativement les trajets plus longs. Par conséquent, la recomposition des schémas de desserte est déjà un facteur d’augmentation de l’offre ;
  • a minima une cadence à la demi-heure : la trame horaire systématique systématique autour des principales métropoles démontre qu’il est possible d’atteindre en théorie cet objectif. En revanche, pour atteindre une cadence au quart d’heure, il est d’ores et déjà évident que des investissements conséquents seront à prévoir ;
  • une desserte régulière toute la journée : aujourd’hui, les services périurbains sont le plus souvent concentrés sur les pointes et on peut noter des creux de desserte de 2 à 4 heures en journée et le week-end (voire même 6 heures à Nantes !) ; quant à l’amplitude horaire, il faudrait considérer a minima des services de 6h à 21h pour commencer à faire du train un véritable outil pour la desserte des métropoles ;
  • un matériel roulant capacitaire et compatible avec des échanges de voyageurs rapides : on citera notamment les matériels à 2 niveaux et la version périurbaine du Régiolis avec 2 portes par face, compatibles avec des arrêts de 30 secondes qui font déjà hurler les chantres de la « mauvaise robustesse » (celle qui considère qu’il faut détendre les marches quitte à perdre en capacité et en performance pour améliorer les statistiques de régularité et limiter les pénalités demandées par les Régions).

290216_393nantes3

Nantes – 29 février 2016 – Les TER2Nng et les Régio2N peuvent constituer une bonne base pour l’exploitation des RER des grandes métropoles avec des arrêts brefs pour limiter la consommation de capacité sur le réseau. Mais les arrêts de 30 secondes sont considérés comme une offense au principe de robustesse… © transportrail

Diamétralisation ou recouvrement ?

Parlons maintenant du montage de l’offre : la diamétralisation intégrale telle qu’on la connait en Ile de France n’est pas un besoin absolu. Elle ne se justifie que lorsque les flux sont équivalents entre la pointe et la contrepointe, c’est-à-dire assez rarement dans le cas des métropoles françaises marquées par une nette polarisation des flux. Elle peut même être rédhibitoire pour les Régions car elle implique une forte augmentation des circulations en contrepointe pour un trafic nettement plus faible. En outre, elle peut avoir des effets néfastes sur la régularité en favorisant les interdépendances entre les axes.

L’alternative, c’est l’exploitation en recouvrement de sorte à favoriser la diffusion dans la métropole et à jouer de pôles d’échanges avec les réseaux urbains. Exemple avec le cas toulousain : plutôt que d’avoir tous les trains terminus Matabiau comme aujourd’hui, le recouvrement s’appuierait sur des terminus à Castelnau d’Estretefonds (pour les trains de Castelnaudary) et Escalquens (pour les trains de Montauban).

Le schéma ci-dessous résume les différences entre les schémas de desserte, notamment les conséquences de l’exploitation diamétralisée ou en recouvrement.

RER-metropoles-principes

Contrepartie : l’enjeu capacitaire devient encore plus prégnant dans le cœur d’agglomération, où il y aurait bien besoin d’écouler 4 trains par heure entre les 2 terminus (ici entre Castelnau et Escalquens), et probablement la nécessité d’engager un premier palier d’investissements, notamment sur la signalisation avec notamment la généralisation de blocks à 3 minutes d’intervalle autour des métropoles. Le renouvellement du BAL par de l’ERTMS de niveau 2 serait un autre levier capacitaire, qui plus est s’il était accompagné d’une introduction du pilotage automatique dans les grands nœuds ferroviaires. Mais pour en arriver là rapidement, il faudrait précipiter les échéances de remplacement des équipements existants et donc rompre avec la trajectoire budgétaire du Contrat de Performance Etat – SNCF Réseau.

Bref entre une exploitation diamétralisée ou en recouvrement, il n’y pas de vérité absolue : des avantages et des contraintes dans les deux cas, à gérer en fonction de chaque axe, de la typologie des flux et de la capacité du réseau ferroviaire.

280317_401Cm-bordeaux-saint-jean

Bordeaux Saint Jean – 28 mars 2017 – La dynamique démographique bordelaise est une des plus vigoureuse de France, comme dans tout l’arc Atlantique. Les contraintes d’exploitation du noeud bordelais restent fortes malgré les aménagements réalisés à l’entrée nord. Les accès sud sont aujourd’hui en limite de capacité et les améliorations liées au projet GPSO : pourrat-t-on dissocier les besoins périurbains du projet de LGV pour dissocier les échéances et parvenir à développer un RER dans la métropole bordelaise ? © transportrail

Cadence au quart d’heure : comment justifier des investissements lourds ?

L’objectif de constitution de RER attractifs dans les principales métropoles ne sera cependant réellement atteint qu’avec la mise en œuvre d’une cadence au quart d’heure en heure de pointe. Or les installations actuelles, à quelques exceptions, ne sont pas assez capacitaires, en ligne comme en gare pour atteindre ce niveau de desserte.

Si le paquet global ERTMS – block à 3 minutes – fonction pilotage automatique peut faciliter la mise en oeuvre de RER à la demi-heure voire au quart d’heure dans des métropoles de taille intermédiaire, pour les grands bassins urbains, il sera plus difficile d’échapper à la création de nouvelles voies : se profilent alors procédures foncières, étude d’impact, enquête publique, avec nombre de risques d’aléas dans des zones urbaines denses à commencer par l’incapacité à trouver de l’espace pour réaliser ces aménagements, auquel cas la solution souterraine risque de torpiller durablement la perspective – en apparence réjouissante – d’une desserte périurbaine fréquente toute la journée.

En l’état actuel des capacités de financement, les espoirs sont minces. Les Régions n’ont quasiment plus de marges de manœuvre budgétaire et il leur faudrait non seulement être financeur du projet et supporter les coûts d’exploitation supplémentaires. De son côté, l’Etat n’arrive pas à honorer ses participations aux CPER. Conclusion : il faudra dégager de nouvelles ressources pour financer de tels investissements qu’on peut évaluer selon les villes entre 300 M€ et 1 MM€.

Le bénéfice de la création de RER dans les grandes métropoles relève principalement – et on s’en serait douté – de l’attractivité du nouveau service. Fréquence, amplitude et performance sont évidemment des éléments clés, mais l’évaluation socio-économique dans sa forme actuelle est plus sensible aux gains de temps qu’à l’amélioration de la consistance du service. Qui plus est, le développement de ces RER implique des coûts supplémentaires pour la Région, avec un accroissement assez substantiel de l’offre et des investissements (en matériel roulant voire en infrastructures) mais avec des taux de couverture des charges par les recettes relativement faibles puisque les voyageurs périurbains sont généralement des abonnés. Il est loin d’être évident d’obtenir un bilan socio-économique positif lors de l’évaluation d’un programme d’investissement destiné à développer une offre RER autour d’une grande métropole, car l’outil actuel est assez centré sur la valorisation des gains de temps de parcours, et non sur l’attractivité d’un service fondé sur fréquence et amplitude de desserte.

En outre, on ne peut pas résumer le sujet de dessertes RER dans les grandes métropoles françaises à une seule question de technique ferroviaire.

L’intermodalité : l’élément clé ?

Ce qui fait la force du RER dans les grandes métropoles européennes, c’est son intégration dans l’offre de transports urbains. Cette intégration passe évidemment par la coordination des services, entre train, tramways, métros, autobus… de sorte à fluidifier les correspondances : pôles d’échanges, alignement des horaires, dispositifs d’information à bord des véhicules. Elle implique aussi la prise en compte des modes de transports individuels (voiture et vélo) par le dimensionnement de la capacité des parkings : le sujet est d’autant plus prégnant dans le cas français avec des couronnes périurbaines peu denses.

150214_23505marseille-blancarde

Marseille Blancarde – 15 février 2014 – Une des métropoles dans laquelle le besoin est le plus flagrant : la desserte ferrroviaire du bassin marseillais est surtout étudiée dans l’optique de la ligne nouvelle Provence Côte d’Azur et du projet de gare souterraine sous Marseille. Dans la plupart des cas, le développement d’une offre attractive est conditionné à de lourds investissements, renvoyant la mise en oeuvre du RER à une échéance malheureusement lointaine. © transportrail

Le « cœur du réacteur », c’est évidemment le système tarifaire et probablement l’un des plus gros chantiers de la mise en œuvre de RER dans les grandes villes. La mise en œuvre de systèmes tarifaires multimodaux doit aller au-delà de la simple juxtaposition de titres urbains et interurbains, au profit d’un système unique multimodal. On notera par exemple que le faible usage du tram-train de l’Ouest Lyonnais provient à la fois de la faible coordination des offres et d’une tarification encore insuffisamment claire. Une logique zonale concentrique ou alvéolaire serait donc à mettre en œuvre.

011012_TT215ecully

Ecully la Demi-Lune – 1er octobre 2012 – Le tram-train ne pourra réellement jouer son rôle de TCSP de l’Ouest Lyonnais qu’à la condition d’une grande réforme tarifaire facilitant l’usage du réseau ferroviaire dans la métropole lyonnaise. Là encore, la France accumule un retard handicapant… © transportrail

260209_81549colomiers2

Colomiers – 26 février 2009 – La desserte Toulouse – Colomiers est un des rares services ferroviaires métropolitains pouvant s’approcher de la notion de RER que nous venons d’esquisser. Desserte cadencée à la demi-heure et intégration tarifaire sont ici en oeuvre de longue date : lancée en 1993 en même temps que la ligne A du métro toulousain, c’est en 2003 que le service a été enrichi après l’augmentation de capacité de la section Colomiers – Arènes et la création de stations nouvelles. © transportrail

En conclusion, la mise en œuvre de RER dans les grandes métropoles, objectif louable qu’on ne peut que soutenir, n’est pas seulement un enjeu de technique ferroviaire : c’est la face la plus visible et la plus onéreuse, mais elle révèle aussi la nécessité d’une nouvelle organisation de la gouvernance des offres de transport en commun sur un territoire partagé entre les domaines de compétence des Métropoles et des Régions. Elle ne peut s’affranchir d’une politique combinant les effets de la modernisation du réseau et de la création de nouvelles infrastructures pour augmenter la capacité dans les grands noeuds ferroviaire afin d’autoriser l’insertion de desserte visant une cadence au quart d’heure en pointe. Elle implique donc une évolution des méthodes d’évaluation de la pertinence des projets pour valoriser des opérations n’impactant que marginalement les temps de parcours et fondés sur l’attractivité de la fréquence, qui a l’inconvénient d’être onéreuse et peu compensée par les recettes de voyageurs pendulaires abonnés, donc à faible taux de couverture des charges. Mais si on veut concrétiser la priorité aux transports du quotidien, difficile d’y échapper…

Share

[La Dépêche] la seconde rocade Moudenc/Méric

Jean-Luc Moudenc : «Nous sommes la seule grand agglo sans projet» (cliquer pour accéder à l’article en ligne)

Publié le 05/12/2017 à 07:38

Circulation – Déplacements – Interview Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la Métropole

La seconde rocade n’a-t-elle pas été rejetée une fois pour toutes en 2008 ?

Le projet a été tranché faute de combattants. Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Écologie, a constaté, après le changement de municipalité en 2008, qu’il n’y avait plus de collectivité pour défendre cette idée. La seconde rocade reste pertinente. Le périphérique doit être débarrassé du trafic de transit et, en premier lieu, du transit d’une autoroute à l’autre. Si on crée une liaison , forcément, on soulagera le périphérique.

La part du trafic de transit est-elle suffisante pour cela? Elle est de 12 à 14 % sur le périph Est selon les chiffres de 2003.

Ce sont des chiffres considérables qui renforcent ma conviction. J’observe que d’autres agglomérations, moins dynamiques que la nôtre, font des contournements. C’est le cas à Montpellier, à Strasbourg … Nous avons la plus forte poussée démographique et nous sommes les seuls à ne pas avoir de projet. Alors que la seconde rocade ne coûte rien (la construction et l’exploitation seraient concédées à une entreprise, Ndlr).

Mais reste-il des terrains disponibles pour un tracé à l’Est ?

Tout dépend où on le met. Il est certain que plus on joue la politique de l’autruche, plus cette option va disparaître. Mais pas la congestion. Le dossier a été bloqué pendant dix ans par les collectivités socialistes. Je constate qu’aucune autre solution n’a été proposée. On a perdu dix ans. Va-t-on en perdre dix de plus? Les autres agglomérations avancent : ce n’est pas un problème d’étiquette politique mais de dogmatisme.

Où en est la Métropole pour le projet à l’Ouest ?

À l’Ouest, qui connaît de grosses difficultés, ce n’est pas un trafic de transit. Le secteur concentre 70 % des emplois de l’agglo. La Métropole présentera son plan d’aménagement routier début 2018. Il y a beaucoup d’arbitrages à faire. Financièrement, nous n’avons pas la capacité à financer tout seul. Et on pâtit de l’inaction du conseil général pendant 20 ans, la Voie du canal Saint-Martory étant l’exemple le plus célèbre. Pour moi, la seconde rocade doit faire le tour de Toulouse.

Dans cette perspective, où serait construit le pont sur la Garonne au nord ?

L’emplacement n’est pas décidé. Cela fait partie des études en cours.

Propos recueillis par J.-N. G.

Notre commentaire : le maire de Toulouse dit que la 2ème rocade doit faire le tour de Toulouse car 75% des emplois sont concentrés à l’ouest : on est content d’apprendre ça, alors que le PDU concentre le budget sur une ligne de métro principalement… à l’est !

—————————–

Routes : peut-on contourner Toulouse ?  (cliquer pour accéder à l’article en ligne)

Publié le 05/12/2017 à 03:52, Mis à jour le 05/12/2017 à 09:11

Circulation – Déplacements – Le fait du jour

Alors que l’État a lancé hier une étude sur l’engorgement routier de l’agglo, la mairie de Toulouse et le Département continuent à s’opposer sur la faisabilité et l’utilité d’une seconde rocade.

Y aura-t-il un jour une autoroute pour éviter Toulouse ? Plus exactement, une telle liaison, déjà examinée puis écartée en 2008, est-elle utile et encore réalisable ? Hier, le préfet, Pascal Mailhos, qui réunissait Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la Métropole, Georges Méric, président du Département, Carole Delga, présidente de la Région, et Jean-Michel Lattes pour Tisséo Collectivités, a lancé une étude sur l’engorgement routier de l’agglo et les perspectives pour y faire face. Une étude de 3 M€ qui livrera ses conclusions fin 2018.

L’accord sur la méthode et le calendrier trouvé hier n’inclut pas formellement l’option de la seconde rocade mais le projet ressurgira immanquablement. Et en marge de cette réunion au sommet, la Métropole et le Département ont réaffirmé leurs divergences. Le bras de fer se poursuit…

Périphérique saturé

En 2008, après plusieurs mois d’un débat public, le ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, a jugé que l’opportunité de ce qu’on appelait le grand contournement autoroutier «n’avait pas été démontrée». Mais en 2014, lors de la campagne des municipales, Jean-Luc Moudenc a relancé l’idée d’une «seconde rocade», vue surtout comme une liaison par l’Est entre les autoroutes de Narbonne et de Bordeaux.

Depuis un an, le maire de Toulouse bataille pour que l’étude de l’État inclut cette option, refusant d’abord en décembre 2016 de ratifier le cahier des charges. Sur le fond, Jean-Luc Moudenc considère que la conclusion de 2008 n’a pas invalidé le projet, celui de détourner d’un périphérique saturé les véhicules en transit. S’il élude la question du foncier disponible ou pas, il met de l’avant la croissance de l’agglo et l’arrivée, ailleurs dans l’Hexagone, de tels contournements. Le projet toulousain se finançant dans le cadre d’une concession.

Ni faisable, ni utile, rétorque Georges Méric qui ne voulait surtout pas que l’étude soit «détournée» au profit de la seconde rocade. «Une rocade à moins de 15 km – ce qui est infaisable-, c’est 700 M€ au minimum et trois à cinq ans seulement d’amélioration pour le périphérique. Une rocade à 30 km, à plus d’1 milliard, serait inopérante sur le transit.» Le patron du Département veut plus de transports en commun, «car ils ne sont pas au niveau», et des routes améliorées «pour des emplois locaux». L’adversaire le plus farouche au projet refait siennes ses accusations d’avant l’été en stigmatisant une promesse «irréaliste» et «électoraliste». Quand Jean-Luc Moudenc parle lui de «dogmatisme». Ambiance.

Georges Méric : «On veut être partenaires»

«Les embouteillages et la pollution sont indéniables et s’aggravent.» Si tout le monde s’accorde sur le constat, il ne faut pas parler à Georges Méric, le président du conseil départemental, de seconde rocade. La promesse du maire de Toulouse est non seulement «irréaliste» mais aussi «électoraliste», a-t-il redit hier, en marge de la réunion à la préfecture. Pour lui, une seconde rocade à «moins de 15 kilomètres, outre qu’elle lui paraît infaisable pour des raisons de foncier, ne donnerait que «trois à cinq ans de répit» au périphérique avant le retour de la saturation. Et une rocade positionnée plus loin n’aurait aucun impact sur le transit. Pour se faire entendre, Georges Méric n’hésite pas à tirer à boulets rouges sur les transports en commun de la Métropole. «Ils ne sont pas performants. L’idée que la 3e ligne de métro et le contournement vont tout régler est fausse.» De même, «l’irrigation par les bus Linéo est totalement insuffisante», juge-t-il.

Pour autant, le patron du Département se dit prêt à coopérer. «On veut être partenaires», assure-t-il, en se disant prêt à apporter 10 M€ pour la réalisation d’un nouveau pont sur la Garonne.

Jean-Noël Gros

Share

[ActuToulouse] Un projet de RER pour Toulouse…

Un article paru dans Actu Toulouse le 20 octobre 2017

Un projet de RER pour Toulouse comme à Paris : c’est « oui » mais (vraiment) pas pour tout de suite

Venir à Toulouse en RER comme les Parisiens le font de la banlieue vers la Capitale, certains usagers en rêvent. C’est possible, mais il va falloir patienter. Les explications.

(…) lire l’article complet sur le site

« Quand on veut tuer son chien… »

Une conclusion qui a fait réagir l’Autate via sa présidente, Marie-Pierre Bès :

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Le comité scientifique a travaillé ici à charge en élargissant le périmètre de notre proposition et en prenant en compte des gares que nous n’avions pas envisagées. Le cahier des charges qu’ils ont donné au cabinet d’étude était à charge, surévalué. Sur cette base, c’est facile d’augmenter le coût du projet. Dans les faits, nous avons eu trois réunions avec le comité et dès la deuxième nous avons senti que le coût de notre projet serait surévalué. Leur étude est hors sujet dans le cadre du Projet Mobilités et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous ne sommes pas contents.

Pour l’heure, le seul projet de RER de l’agglomération toulousaine est celui de l’aménagement des voies ferrées du nord toulousain qui prévoit le doublement de la voie ferrée sur 19 km entre Castelnau d’Estretefonds et Matabiau. Un projet, à hauteur de 566 millions d’euros, qui est programmé dans le cadre du projet de LGV Bordeaux-Toulouse. Sauf que le projet de LGV Bordeaux-Toulouse tangue largement, notamment en raison d’un plan de financement loin d’être constitué.

L’autre ligne qui pourrait muter en ligne RER serait la ligne C entre Colomiers et les Arènes. Le doublement des voies nécessiterait cependant un investissement de 50 millions d’euros.

Autant dire que le débat sur la faisabilité d’un réseau RER, ce sujet en plein dans la problématique de la mobilité au quotidien chère au gouvernement actuel, ne fait que commencer.

Share

[20minutes] Un RER à Toulouse ? Selon une étude, c’est pas pour demain

Commandée dans le cadre de l’examen des alternatives à la troisième ligne de métro, une étude montre que développer un RER toulousain sur « l’étoile ferroviaire » existante serait long et onéreux…

lire l’article complet paru dans 20 minutes le 17 octobre 2017

Il n’en fallait pas moins que cette perspective pour contenter l’Autate. « Le RER toulousain est un jalon impératif pour l’avenir des déplacements dans l’agglomération toulousaine (…) Le train d’agglomération est nécessaire et faisable. », réagit l’association.

Share

[La Dépêche] Plan Mobilités : les usagers de l’Autate pas d’accord avec Jean-Michel Lattes

L’ Autate, association des usagers des transports de l’agglomération toulousaine réagit aux propos de Jean-Michel Lattes sur le plan Mobilités (La Dépêche du 18 septembre).

Sur le coût de l’étoile ferroviaire mis en avant par le président du SMTC Tisséo, s’appuyant sur les travaux du Conseil scientifique, l’Autate précise : «Le vrai projet n’a pas été chiffré. Sur la base des travaux en cours dans les agglomérations européennes, l’Autate proposait une modernisation des postes de commandement qui permettrait de supporter 4 trains métropolitains par heure sur chacune des branches de l’étoile ferroviaire. Or, le Conseil scientifique a fait une estimation d’une rénovation totale de l’étoile ferroviaire sur un périmètre bien supérieur à l’aire urbaine. Il n’est donc pas étonnant que le conseil scientifique aboutisse à un coût (3,5 milliards d’euros) supérieur à celui de la 3e ligne (…) à moyen terme, un tel projet pourrait faire l’objet d’un contrat État/Régions (Aquitaine et Occitanie)/Toulouse Métropole. D’autre part, les propositions de l’Autate en termes de réseau de bus prioritaires et tramways en lieu de la 3e ligne de métro n’ont toujours pas fait l’objet d’études».

Concernant les Linéo, au sujet desquels JM Lattes comparait ligne C de train et Linéo 2, l’Autate estime : «On ne peut comparer Linéo 2 et Ligne C en termes de fréquences et d’amplitudes horaires, qui sont bien supérieures sur Lineo que sur la ligne C (c’était l’objet de notre pétition sur la ligne C…). Les 7 000 passagers/jour de la ligne C pourraient être largement plus nombreux. Les rames sont hyper chargées actuellement – certains ne peuvent pas entrer dans le train». L’association ajoute que faute «de voie propre aux endroits embouteillés, et de priorités aux feux (et rond-point), très rares, les Lineo sont dans les bouchons comme les bus qu’ils remplacent à grands frais pour un seul vrai gain, l’amplitude».

Enfin, sur la possibilité d’un contournement Ouest routier étudié par la Métropole, l’Autate demande : «L’objectif principal d’un PDU n’est-il pas de réduire l’utilisation de la voiture ?», contestant par ailleurs l’efficacité du conseil des exécutifs réunissant Région, Département, Etat, intercommunautés et SNCF» initié par le président de l’autorité organisatrice des transports.

Ph.E.

Share

[20minutes] Toulouse: La ligne B du métro sera bel et bien prolongée jusqu’à Labège

Un article d’Hélène Menal publié le 13/09/2017

  • C’est passé inaperçu au cœur de l’été mais le projet de prolongement de la ligne B du métro vers Labège a été approuvé par Tisséo.
  • Long de 2,7 kilomètres, il comprendra deux stations pour un coût de 180 millions d’euros.
  • Sa mise en service est prévue en 2024, comme pour la 3e ligne de métro.

Les automobilistes qui passent leur temps à s’énerver dans les bouchons de Labège peuvent désormais se consoler en se disant que la sortie du tunnel est doublement en vue.

D’abord parce que la 3e ligne de métro (TAE) passera dans le secteur, c’est gravé dans le marbre depuis le mois de juillet. Mais également parce que la ligne B du métro sera elle aussi prolongée jusqu’à Labège. En fait, les deux décisions des élus de Tisséo-Collectivités ont été prises en même temps.

Mais l’énorme dossier à 2,3 milliards d’euros a éclipsé le fameux prolongement (PLB) à 180 millions… celui qui a fait couler tant d’encre depuis dix ans, suscité tant de pétitions et de fâcheries politiques, notamment entre la Métropole et les communes du Sicoval. A l’aune de la TAE, il est devenu beaucoup plus consensuel. Et il a même été rebaptisé « Connexion ligne B » (CLB).

Deux stations de plus pour la ligne B

Pas de téléphérique donc pour traverser le Parc technologique du Canal comme le proposaient les élus toulousains. A l’horizon 2024, la ligne B ne fera plus terminus à Ramonville. Elle poursuivra sa route sur deux stations jusqu’à l ‘Institut national Polytechnique (INPT) et l’interconnexion avec la 3e ligne.

La CLB sera une infrastructure de 2,7 km de long, construite essentiellement en viaduc aérien et sur une seule voie. Elle ne sera empruntée que par une rame sur quatre de la ligne B et devrait transporter jusqu’à 14.000 passagers par jour.

Il y a une seule mauvaise nouvelle : les techniciens de Tisséo estiment que le chantier de la CLB nécessitera une « coupure estivale de plusieurs semaines de la ligne B ». Si vous avez détesté celle de la ligne A cet été, préparez-vous…

lire sur le site

Share

[La Dépêche] L’Autate préfère le train au téléphérique, pas Tisséo

Un article paru dans la Dépêche le 8 juillet 2017

«Le Téléphérique urbain sud (Tus) est une bonne solution pour desservir localement les hôpitaux Rangueil, Larrey et Oncopole, pour son impact touristique et de détente familiale, ainsi que pour les cyclistes. Il ne constitue pas un maillon essentiel du réseau structurant de transport à l’échelle d’une agglomération d’un million d’habitants.

Les chiffres annoncés (7 000 voyageurs/jour) montrent qu’il n’est pas en capacité d’absorber une part significative du trafic automobile sud-ouest/sud-est et de créer une alternative crédible à la voiture», estime l’Autate (association des usagers des transports de l’agglomération toulousaine et des environs).

Pour l’association d’usagers, ces besoins d’échange entre sud-ouest et sud-est de Toulouse seraient de 50 000 voyageurs/jour.

Pour l’Autate, «une ligne de train peut répondre à ce besoin sans défiguration du coteau et sans création d’une ligne», en utilisant les lignes de train au départ de la gare Saint-Agne (connectée en outre au métro ligne B) avec une fréquence adaptée et une tarification intégrée, ces lignes assurant la connexion entre les deux rives de la Garonne : les villes de Colomiers (ligne C), Muret-Portet ou Le Vernet (lignes D1 et D2) sont à moins d’un quart d’heure de Saint-Agne, selon l’Autate.

lire la suite

Share

[CôtéToulouse] Voici à quel niveau les tarifs vont augmenter dans les transports en commun à Toulouse

Mercredi 29 mars 2017, Tisséo a acté la hausse des tarifs au 1er juillet 2017 à Toulouse, mais aussi leur évolution pour les quatre années à venir. Le détail des augmentations.

Le réseau de transports en commun de Toulouse va s’étendre, proposer de nouvelles lignes de bus, un téléphérique urbain, une ligne de métro A à la capacité d’accueil accrue et une troisième ligne de métro.

Et quand l’offre de transport s’étend, les tarifs font généralement de même. Une logique que Tisséo a rappelé ces derniers mois, lors de la mise en place de la nouvelle politique de tarification, qui sera appliquée à partir de juillet 2017. Une logique qui a été définitivement actée mercredi 29 mars 2017.

> LIRE AUSSI : Toulouse. Voici les nouveaux tarifs qui vont entrer en vigueur dans les transports en 2017

Lors du comité syndical, les élus de Tisséo ont en effet voté ces hausses à l’unanimité, hausses qui vont concerner certains jeunes (ceux dont les parents ont les revenus les plus modestes bénéficieront de la gratuité totale) comme certains seniors, mais aussi l’ensemble des autres usagers.

Des hausses qui vont s’étaler de façon régulière jusqu’en 2021.

lire la suite

Share